Et voilà, je suis
totalement conquis. Cette nouvelle lecture de Kasischke, auteur dont j’avais
parlé sur mon précédent blog,
confirme tout le bien que j’en avais pensé alors. Elle fait partie de ces
lectures dont on sait qu’elle nous plaira et ce sans trop savoir pourquoi. Un
style, probablement, une atmosphère bien particulière, des personnages
passionnants, attachants, fascinants sûrement. On est captivé dès l’incipit.
C’est tout ça qui m’a
accroché dès le début du livre. J’admire son habilité à tisser une intrigue ou
le portrait d’un personnage par petites touches, l’air de rien. L’intrigue ne
semble pas extraordinaire mais pourtant elle m’a passionné. J’ai trouvé ce
portrait de femme magnifique et touchant.
Jisèle, une belle trentenaire,
ancienne hôtesse de l'air, se marie avec un pilote, Mark (trop beau pour être
honnête ?), et se retrouve du jour au lendemain mère au foyer à élever les
trois enfants (deux filles, un garçon) issus de la première union de son mari.
L’auteur nous raconte le passage à cette nouvelle vie et les difficultés
qu’elle rencontrera notamment avec les enfants de Mark (surtout avec ses deux
filles). Facile la vie de femme au foyer ? Que nenni, ma bonne dame. Ici,
c’est plus « Desperate Housewife » que « Sept à la
maison ». J’ai adoré la manière qu’a l’auteure de décrire cet affrontement
silencieux, cette hostilité latente et larvée des filles envers celle
« sensée » remplacer la défunte mère. La tâche s’avèrera ardue pour
Jisèle d’autant plus que ce changement de vie intervient sur fond d’épidémie
meurtrière et mystérieuse frappant les Etats-Unis. Le monde en guerre est aussi
bien à l’intérieur du foyer qu’à l’extérieur. J’ai trouvé cette idée très
intéressante.
Les fréquentes absences de Mark ne
feront rien pour améliorer la chose à tel point que la situation ne sera pas
vraiment pire lorsqu’il se retrouvera totalement immobilisé au sol en Allemagne
pour une quarantaine qui s’éternisera. Plus on avance dans l’intrigue plus des
événements «bizarres » viennent émailler le quotient qui s’organise tant
bien que mal entre coupures d’électricité, rationnements et dérèglement
climatique.
Kasischke
amène par petites touches des éléments fantastiques dans le quotidien le plus
terre-à-terre. Elle maintient ainsi la tension tout au long du récit rendant
l’atmosphère très étrange. Elle compose une sorte de fable moderne oscillant
toujours entre fantastique et réalisme. C’est vraiment passionnant. J’ai
tellement adoré que j’ai commencé à lire son dernier livre (Esprit d’hiver aux éditions Christian
Bourgois) dont je vous parlerai probablement plus tard.
J'ai toujours eu très envie de lire du Kasischke. J'ai commencé par celui-là. Mais je me suis arrêtée en cours de route. Je ne suis pas du tout rentrée dans l'intrigue. Je comprends que l'ambiance et l'écriture puissent intriguer et passionner. Mais je crois que je ne suis pas le bon public :-(
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