vendredi 29 novembre 2013

En un monde parfait, Laura Kasischke, Le livre de poche


Et voilà, je suis totalement conquis. Cette nouvelle lecture de Kasischke, auteur dont j’avais parlé sur mon précédent blog, confirme tout le bien que j’en avais pensé alors. Elle fait partie de ces lectures dont on sait qu’elle nous plaira et ce sans trop savoir pourquoi. Un style, probablement, une atmosphère bien particulière, des personnages passionnants, attachants, fascinants sûrement. On est captivé dès l’incipit.


 C’est tout ça qui m’a accroché dès le début du livre. J’admire son habilité à tisser une intrigue ou le portrait d’un personnage par petites touches, l’air de rien. L’intrigue ne semble pas extraordinaire mais pourtant elle m’a passionné. J’ai trouvé ce portrait de femme magnifique et touchant. 
 Jisèle, une belle trentenaire, ancienne hôtesse de l'air, se marie avec un pilote, Mark (trop beau pour être honnête ?), et se retrouve du jour au lendemain mère au foyer à élever les trois enfants (deux filles, un garçon) issus de la première union de son mari. L’auteur nous raconte le passage à cette nouvelle vie et les difficultés qu’elle rencontrera notamment avec les enfants de Mark (surtout avec ses deux filles). Facile la vie de femme au foyer ? Que nenni, ma bonne dame. Ici, c’est plus « Desperate Housewife » que « Sept à la maison ». J’ai adoré la manière qu’a l’auteure de décrire cet affrontement silencieux, cette hostilité latente et larvée des filles envers celle « sensée » remplacer la défunte mère. La tâche s’avèrera ardue pour Jisèle d’autant plus que ce changement de vie intervient sur fond d’épidémie meurtrière et mystérieuse frappant les Etats-Unis. Le monde en guerre est aussi bien à l’intérieur du foyer qu’à l’extérieur. J’ai trouvé cette idée très intéressante.


Les fréquentes absences de Mark ne feront rien pour améliorer la chose à tel point que la situation ne sera pas vraiment pire lorsqu’il se retrouvera totalement immobilisé au sol en Allemagne pour une quarantaine qui s’éternisera. Plus on avance dans l’intrigue plus des événements «bizarres » viennent émailler le quotient qui s’organise tant bien que mal entre coupures d’électricité, rationnements et dérèglement climatique. 
Kasischke amène par petites touches des éléments fantastiques dans le quotidien le plus terre-à-terre. Elle maintient ainsi la tension tout au long du récit rendant l’atmosphère très étrange. Elle compose une sorte de fable moderne oscillant toujours entre fantastique et réalisme. C’est vraiment passionnant. J’ai tellement adoré que j’ai commencé à lire son dernier livre (Esprit d’hiver aux éditions Christian Bourgois) dont je vous parlerai probablement plus tard.

1 commentaire:

  1. J'ai toujours eu très envie de lire du Kasischke. J'ai commencé par celui-là. Mais je me suis arrêtée en cours de route. Je ne suis pas du tout rentrée dans l'intrigue. Je comprends que l'ambiance et l'écriture puissent intriguer et passionner. Mais je crois que je ne suis pas le bon public :-(

    RépondreSupprimer